Elle avait l’air triste et je la connaissais
Comme on connaît les gens dont les yeux et le nom
Résonnent en écho, vacarme de canons
Qu’on a connus ailleurs, dans un autre passé.
Elle avait l’air triste et je la connaissais.
Sa joue contre la vitre du wagon désert,
Face au reflet opaque de ses cheveux clairs
Je tentais de paraître désintéressé.
« Nous sommes nous déjà rencontré quelque-part ?
Car je vois dans vos yeux quelqu’un que je connais »
Ç’aurait été honnête et vaillant de ma part
Mais la voilà qui part, et je reste à ma place,
Suivant de mon regard sa silhouette lasse,
Griffonnant sur mon bras la fin de ce sonnet.