Hier,
Alors que je dormais,
quelqu’un frappa trois coups
ce qui me réveilla.

C’était la jalousie.
Je la connais de vue
et de réputation.

Je connais ses abus :
- agressions perpétrées
sous couvert de passion

- besoin de tout savoir
poussé à l’obsession
Mais je l’ai faite entrer

Sans trop savoir pourquoi,
dans la foulée, je crois
lui avoir proposé

un café ou un thé
ou juste une infusion.
« Un thé fera l’affaire »

C’est ce qu’elle a du dire.
Et je m’exécutai
par souci de bien faire

Puis elle s’est levée
et je l’ai vue brandir
son petit doigt tremblant

et montrer simplement
un petit souvenir
posé sur l’étagère

Un souvenir de rien
mais dont elle avait l’air
d’avoir tellement besoin

« J’aurais besoin de ça »
c’est ce qu’elle a du dire
Et je m’exécutai

Je la vis le ranger
dans sa sacoche noire.
Ses petits doigts tremblaient

Et je vis son regard
d’abord se relever
puis chercher quelque part

autre chose à ranger
et ce fut un tiroir
un tiroir à secrets.

« Où se trouve la clé ? »
C’est ce qu’elle a du dire
et voyant sa détresse,

je m’empressai d’ouvrir
le tiroir et montrer
tout ce qu’il renfermait.

Ce n’était pas grand chose :
Quelques mots échangés,
Quelques textes en prose

Aussi quand elle ouvrit
sa main et la tendit
je vis ses doigts trembler

Et je savais d’emblée
que mon coeur attendri
ne pouvait que céder

« Montre-moi s’il-te-plait »
C’est ce qu’elle a du dire
et je m’exécutai.

Quelques instants plus tard,
Tout chez moi fut rangé
(ce qui est plutôt rare)

Tout était bien classé
dans sa sacoche noire :
Étagères, tiroirs …

On aurait dit la mer
qui s’était retirée
comme une plaie ouverte

Comme un appartement
dont on n’a plus la clé
parce qu’on l’a offerte

pour ne plus voir trembler
les doigts qui ont toqué
à la porte trois coups

Et la clé désormais,
Par ma faute, c’est elle
qui la porte à son cou

« s’il-te plait pardonne moi »
C’est ce qu’elle a du dire
Et je m’exécutai

Car désormais c’était
sa voix qui tremblotait
ce qui était bien pire.

Avant qu’elle partit
Elle plongea ses doigts
tremblants dans son manteau

et tendit un couteau
« C’est en contrepartie.
Merci pour ces aveux,

fais en ce que tu veux »
C’est ce qu’elle a du dire
Et je m’exécutai.

Poèmes aléatoires :

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