Sur cette place il y a deux arbres
Et sur ces arbres il y a des fleurs
Partout autour, des restaurants
Des appartements, des écoles
Des cafés bondés d’étudiants.
Un an se passe. Un enfant pleure
Au pied d’une statue de marbre
Un autre jour, un homme meurt
Son chien devient un chien errant
Adopté par la métropole
Les interminables palabres
Des étudiants, les casseroles
résonnent dans les restaurants
Il dort au pied d’un arbre en fleurs
Un an plus tard, en sanglotant
Un jeune enfant sort de l’école
On lui a confisqué son sabre
Luisent, la rosée sur les fleurs
Le blanc de la statue de marbre
les joues de l’enfant et son col
Cela ne dure qu’un instant
Voilà que soixante ans s’envolent
Et les bâtiments se délabrent
Tout a perdu de sa valeur
La place est déserte et pourtant
Demeurent deux arbres en fleurs
Autour d’eux, les ruines macabres
De nos aspirations frivoles
Il y aura toujours le marbre
Et longtemps ces arbres en fleur
Pour voir fermer les restaurants
Et s’effondrer la métropole
Chaque chose vit en son temps
Bien que le mien se compte en heures,
J’ai l’intuition du temps des arbres
Ce qui m’affecte, eux, les effleure
On ne doute pas du printemps
Le soleil pour seule boussole
Entre l’éternité du marbre
Et la candeur d’un tournesol
Du reste, rien n’est important :
Au printemps reviendront les fleurs

Poèmes aléatoires :

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