Quand mon regard se perd, ce qu’il trouve l’égare encore davantage. Ton corps, comme un mirage, s’évapore à l’instant où je m’y voyais boire. Ton visage requiert qu’on y passe du temps, il ne va pas de soi. Mésange charbonnière perdue dans le métro vole au dessus des rats et cela fait trente ans que je cherche mes mots mais ne les trouve pas.
Et cela fait cent fois que je parle d’un temps que je n’espère plus voir advenir. Pourtant, j’entends le superflu faire semblant d’être ailleurs et regarder en l’air – certainement de peur de se faire remarquer – part en traînant des pieds, en picorant nos heures : il en fait son repas et cela fait trente ans que je cherche mes mots mais ne les trouve pas.
Hiver : de longs couloirs s’ouvrent comme un rideau au début du spectacle. Pourquoi est-ce un miracle quand quelqu’un s’arrête prendre la lumière ?Boire un rayon de miel coulant le long du pot que l’on a refermé – couvercle de la ville – les immeubles de verre ne laissent rien passer, en eux vivent nassés de malheureux seigneurs qui par leurs meurtrières me voient chercher, en bas, au milieu du faisceau, et cela fait trente ans que je cherche mes mots sans jamais les trouver
Et que de temps passé à scruter l’horizon que l’on a kidnappé
Vue mer vendue, achetée, un jour l’humanité fêtera son dernier anniversaire et ce sera très simple :
Chacun apportera ce qu’il compte boire et ce qu’il va manger, on dansera un peu mais sans se coucher tard, on ne fera ni feu de joie, ni farandole, on se prendra la main et ce sera déjà ça. Ce sera déjà beau.
Et cela fait cent fois que je parle d’un temps que je n’espère plus voir advenir. Pourtant, j’entends le superflu faire semblant d’être ailleurs et regarder en l’air – certainement de peur de se faire remarquer – part en traînant des pieds, en picorant nos heures : il en fait son repas et cela fait trente ans que je cherche mes mots mais ne les trouve pas.
Hiver : de longs couloirs s’ouvrent comme un rideau au début du spectacle. Pourquoi est-ce un miracle quand quelqu’un s’arrête prendre la lumière ?Boire un rayon de miel coulant le long du pot que l’on a refermé – couvercle de la ville – les immeubles de verre ne laissent rien passer, en eux vivent nassés de malheureux seigneurs qui par leurs meurtrières me voient chercher, en bas, au milieu du faisceau, et cela fait trente ans que je cherche mes mots sans jamais les trouver
Et que de temps passé à scruter l’horizon que l’on a kidnappé
Vue mer vendue, achetée, un jour l’humanité fêtera son dernier anniversaire et ce sera très simple :
Chacun apportera ce qu’il compte boire et ce qu’il va manger, on dansera un peu mais sans se coucher tard, on ne fera ni feu de joie, ni farandole, on se prendra la main et ce sera déjà ça. Ce sera déjà beau.
La forêt toute entière, tapie sous le bitume, fait la courte échelle aux fleurs de chélidoine qui percent le trottoir. Il reste assez d’insectes pour nous accueillir, assez de champignons pour nous redistribuer. Tout va bien, la nature n’a jamais existé, ni n’a jamais souffert, nous autres, mammifères, n’en sommes rien de plus qu’une modalité.
Je sais tout ça, pourtant, étendant ses rameaux, l’homme a fait son trépas.
Et cela fait trente ans que je cherche mes mots mais ne les trouve pas.
Je sais tout ça, pourtant, étendant ses rameaux, l’homme a fait son trépas.
Et cela fait trente ans que je cherche mes mots mais ne les trouve pas.