Les gens sont beaux
quand ils vivent,
Quand ils prennent le risque,
D'avoir l'air heureux 

Quand ils attendent
Un ami ou un train,
Quand ils s'ennuient 
Ou quand ils tremblent 
En décembre la Nuit
Qu'ils agitent leurs mains,
Pour réchauffer la vie
Et qu'ils n'en savent rien. 

Rien de plus beau qu'un pli
Sur leurs chemises blanches,
Ce pli, c'est leur détresse, 
Ou bien leur négligence, 
Ou alors ce n'est rien,
Mais c'est toujours la vie,
Dont on ne sait plus bien,
L'origine du cri. 
Peut être est-ce un marin
Un vieux marin tout gris
pris d'une inspiration,
Qui, joignant ses deux mains
Pour que l'entende au loin
L'océan infini,
Pris son inspiration,
Et cria la vie. 

Et le cri de la vie,
Glissant sur l'océan,
Traversa l'horizon,
Et fila droit devant, 
En traversant les eaux,
À travers les oiseaux, 
Les passants, les maisons,
Et aidé par le vent, 
Fit le tour de la terre,
En s'écriant "la vie !"
Jusqu'à heurter derrière,
Le vieux marin tout gris
Qui se dit : "cette voix
me semble familière"
Et rit. 

Comme vous l'avez compris,
Ce bougre de marin
N'a conservé de gris
que sa barbe ; et son teint,
Gorgé de vie,
Gorgé d'amour,
Est comme le teint,
Des gens qui vivent,
Des gens qui s'aiment,
Et qui n'en savent rien.

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