Tout doucement le vent soufflait dans mes oreilles
Juste derrière les HLM la ville s’éteignait
Quelques coquelicots refermaient leurs paupières
et fidèles aux routes et fidèles aux champs –
Chorales des moteurs et chœurs des champs de blé
Le bruit que ça faisait
On aurait dit la mer
La tête dans ton cou, le nez dans tes cheveux
Ton cœur tambour-battant, je le sentais vibrer
Parmi tes mèches brunes leur bruissement clair
La sensation de chaud, la sensation de froid
Le fracas silencieux de ton corps qui existe
Se sentir tout petit
On aurait dit la mer
J’étais comme invincible et je crevais d’amour
De bric de broc et de poèmes, ma carcasse tanguait
Voguant sur les pavés et sous et les réverbères,
Ce moment, quand les feuilles – au gré d’un coup de vent –
(comme il y en eut souvent, par ces soirées d’automne)
Ce moment, quand les feuilles (qui n’étaient donc pas mortes)
Nous coupèrent la parole
On aurait dit la mer
Mes questions, tes réponses
Mes réponses, tes questions
Le ressac de notre amour
Toujours sur le fil d’une conversation,
Sur le fil d’un « je t’aime » que nous aimons tisser
Comme un châle de laine ou un petit tricot
À la chaleur duquel on se murmurerait
« Je t’aime »
C’est tout.
Deux mots.

Poèmes aléatoires :

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