Je n’ai plus de café
En fait, c’est toi qui l’as,
Mon café.
Tu le vends dans ta boutique
Dans ta boutique de café.
C’est une pièce sombre
Éclairée faiblement
D’une lumière ambrée,
D’une lumière café.
Dans ta boutique il y a un banc
un petit banc de bois
Aux accoudoirs de cuir
où parfois tu t’assois
Ce n’est qu’un banc pour dire
Ou juste pour décorer.
Un banc pour des client
Trop vieux, trop fatigués
Pour prendre leur café
Et puis pour repartir.
Un banc pour t’admirer
Quand j’y serai assis.
Si le banc n’y est pas,
je resterai debout
Sur le plancher de bois
Dans un coin de la pièce
– j’espère qu’elle a des coins –
J’admirerai tes mains
de petite princesse
plonger entre les grains
(les grains de ta beauté ?)
et en ressortir un,
et me le faire croquer.
Rêvant à tes parfums
depuis mon canapé
mêlant à ceux des grains
le musc et le muguet
Je te croquerais bien
toi aussi, Salomé !
Et j’attends patiemment
Le jour où je verrai
Si la pièce et le banc,
et le bois du plancher
Existent ; en attendant
Je ne bois que du thé.