Arrêter de se laver.
Il faut commencer par là.
Et ne plus changer les draps, ne plus faire la vaisselle
Laisser moisir les poubelles dans l’escalier

Ne sortir de chez soi que pour aller s’acheter
du tabac, et un sandwich au thon.
Ne plus donner de nouvelles, ne plus
Répondre au téléphone

Se faire oublier peut être
Retourner dans la forêt
N’y rien cueillir
Laisser mourir le feu
Vivre dans le froid avec les cheveux gras

Celle dont je vous parle veut que vous fassiez ça

Ressortir un vieux livre
Et n’y trouver rien d’autre que des souvenirs   
Quelques roses séchées et un coquelicot
que vous avez cueilli sur le bord de la route
Vouloir partir
Être pris de doute
Rester
Vouloir parler
Se taire
Disparaître du circuit

Celle dont je vous parle a des projets pour vous
Des projets de silence et de mélancolie
Elle veut votre appétit, elle veut
Votre amour propre
Et s’il n’est pas propre, elle prendra votre Amour

L’autre amour

Parfois elle prend la poésie
Parfois la poésie s’échappe
mais souvent
on ne la revoit plus.
Elle se tient loin des traîtres
Des menteurs
Des charlatans
Mais celle dont je vous parle en a fait ses enfants
Fratrie pitoyable
Que ceux qui sont repus et mangent à sa table
Et qui dans ses cachots voient les bras d’une mère
Fratrie solidaire, fratrie orpheline,
fratrie désolée

Désolée

Désolé

C’est le mot de passe pour entrer
Et pour qu’elle vous embrasse

La culpabilité

Poèmes aléatoires :

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