Mein Schobe, ma So,
En m’en allant marcher près du petit ruisseau
Où nous trempions nos pieds il y a deux ans de ça,
J’ai retrouvé, je crois, sur un monceau de terre,
Comme pointée du doigt par l’astre de lumière
– ou pointée du rayon, puisqu’il n’a pas de doigt –
J’ai retrouvé, je crois, la magnifique fleur
Que tu avais cueillie : Elle n’y était pas.
Mon amour, ma Soline,
En poursuivant ma route jusqu’à la colline
Où nous avions passé quelques après-midis
À l’abri des regards des flics et des crevards
– quand nous ne faisions que profiter de la vie –
Je crois avoir trouvé (quel drôle de hasard!)
Les trente coquillages que nous avions pris
Ils étaient des milliards, tout petits et tout blancs
D’un regard innocent ils nous avaient charmés
– enfin, on se comprend, ils n’ont pas d’yeux, tu sais –
Mais ils étaient d’un blanc tellement immaculé
Qu’ils ne pouvaient que plaire à ces deux garnements
que nous étions alors. Est ce que tu te souviens ?
Quand nous séchions le cours de ce confinement.
(Avec un temps pareil c’est clair qu’il séchait bien!)
Enfin nous en avions récoltés quelques uns
Et je crois justement les avoir retrouvés
Car en y retournant, je les ai bien comptés,
Et précisément trente d’entre eux manquaient.
Toi aussi tu me manques, mon cœur, c’est ainsi
Blotti dans ces hauteurs tant de fois j’ai pensé :
" Ah! Si les policiers nous surprenaient ici,
Qu’adviendrait-il de nous ? " Mais je leur répondrais :
« Enfin monsieur l’agent, nous sommes confinés !
Ne voyez vous donc pas la mer en contrebas ?
Nous serions bien contraints d’y arrêter nos pas.
Nous ne pourrions monter plus haut que sur nos pieds,
Et le sol est un seuil à ne pas dépasser.
Et de toute façon l’herbe est beaucoup trop douce
pour en pouvoir bouger ! Nous sommes encerclés
Et c’est le cas de tous, policiers compris
car messieurs, confinés, ah ! Vous l’êtes aussi :
Confinés maintenant et confinés ici ! »
Et là, les policiers seraient tout déconfits,
Ils s’assiéraient dans l’herbe auprès des coquillages
Et délicatement du bout de leurs gros doigts
Comme des petits pois, les mettraient dans leurs poches
En oubliant le temps, qui s’approche et qui fuit
Crois-moi, les policiers seraient tout déconfits !
Mon beignet au chocolat,
Tout allait bien jusque là,
(à ça près que tu me manques)
mais en partant de ma planque,
en marchant jusqu’à la plage
Puis atteignant le rivage
Le doute m’a envahi
Se peut-il que tu m’aies trahi ?
Car lorsque je suis allé
à l’endroit de ce galet
Qui ne nous avait pas plu
Et que nous avions laissé
Le galet n’y était plus.
Se pourrait-il mon amour
Qu’un jour tu sois revenue
Et – comment dire – intervenue
Sur cet endroit qu’on a connu
Et qui était notre parcourt ?
Car tout ici garde l’empreinte
De tes pieds nus, de nos étreintes
Les champs de blé, les champs de lin
Le ruisseau et le moulin,
Le petit port et la colline
Tout ici s’écrie « Soline ! »

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