Je ne saurais vous dire
Ce que j’ai ressenti 
Quelqu’un disait Hugo
Je n’ai vu que ses mains
Posées sur son chapeau
et qui en caressaient 
d’un geste mécanique 
– mais tendre, et beau, et doux –
le feutre et le ruban
qui respectivement
étaient couleur de brique
et jaune de cobalt
Le poème était long
Et j’en perdais le fil
Bercé par ces doigts fins
Fluets comme les cils
dorés des séraphins
Je n’ai vu que ces mains
Élégantes, graciles
Et puis ce fut la fin

Applaudissements
Jeu de phalanges
Concert de mains
Toutes s’en mêlent 
À l’exception de deux d’entre elles
Deux poings serrés sur un chapeau
Un texte de Victor Hugo
J’ai cru voir s’éclater des perles
Entre le feutre et le ruban
Deux sentinelles qu’on désarme 
De disparaître en un instant
Silence au milieu du vacarme

Poèmes aléatoires :

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