Soleil Métropole
Astre isolé
Ton exil,
Tes vaines tentatives de nous retrouver
Et de te faufiler entre nos forteresses
De verre, de pierre, d’acier
Ton souvenir nous quitte
Qu’est ce que le jour désormais ?
Une heure
Celle du travail
On t’a volé ton nom
Travesti par ton ombre sur les boulevards
Trahi par ton reflet sur le flanc des buildings
Toujours
Tu t’obstines
Soleil métropole
Vérité insupportable
Auvents, vitres teintées, galeries, parasols
Tout est là pour te fuir
Tout est là pour te dire :
« On t’a laissé le ciel,
Détourne toi du sol »
On a tout peint en gris,
Nos voitures, nos cheveux,
Avec l’espoir farouche que tu t’ennuies de nous
Voilà ce que l’on veut :
Pouvoir parler de toi comme un lointain souvenir
Et pouvoir te décrire tel que tu n’es pas
Comme un triste vantard qui se donne des airs
Une lampe inutile qui s’éteint la nuit
qui répand sécheresse et famine et désert,
Au pays des lumières l’illuminé nuit.

Soleil métropole,
Licencié économique
Tu fais de l’ombre à nos affaires
De ton absurde monopole
Car la chaleur est un produit
L’ultraviolet est un produit
Pourquoi distribuer ta lumière ?
sais-tu qu’ici rien n’est gratuit ?

Poèmes aléatoires :

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