Regarder l’océan ou regarder le monde
Assis sur la jetée je m'entraine.
L’iode et le calme
Je me sens prêt
J’ouvre mes yeux.
C’est toujours la même histoire :
D’abord je le pose
Disons
au milieu.
Mais rapidement le voilà qui divague,
il cherche à s’accrocher quelque-part n’y parvient pas
Il dévie, il titube, tente de s’élargir en vain
Il se cabre, saute, plonge, cherche un secours dans le ciel
puis retombe à l’eau
et se noie.
Alors je réessaye.
En partant du rivage. Décidé.
Je lance mon regard et le voilà qui glisse sur l’horizon,
accélère, ski perdu sur une piste bleue
Je freine impossible
il patine, s’enlise et de l'autre côté
finit par s’échouer sur un roc.
Encore
dans l’autre sens
il file, prend de la vitesse,
cherche une prise à l’horizon,
la trouve.
Un phare.
Ce n’est pas l’océan.
Je recommence.
Tant de lumière et tant de vagues
Harmonie aléatoire
hétérogène vérité
Sur la jetée,
Je n’ai jamais jeté l’éponge
Que des regards et des galets
Regarder l’océan ou regarder le monde
On finit bien souvent par regarder ses pieds.