I.
Au dessus des nuages, je regarde la terre et ses agencements, ses parcelles tracées en un un damier immense, maculées de nos rêves et de nos ambitions.
Je regarde les fleuves qui imposent aux champs d’épouser leurs contours et je pense à ces gens qui auront préféré un simple pré carré, facile à mesurer, facile à ordonner, facile à cultiver.
Je me dis que mon champ n’est pas de ces derniers.
Le fleuve et la montagne ont statué : Ses contours sont distors, ses frontières naturelles.
J’accepte l’inconfort comme un prix à payer pour ne pas m’ennuyer.
Ainsi s’étend mon pré : pétri par un dehors qu’il s’agit d’embrasser.

II.
D’en haut je vois les routes qui s’étendent, se divisent, se rejoignent, quadrillent les quartiers, comme les veines d’un macro-organisme. Les voitures ne sont plus que des points.
Parfois, ma trajectoire dans l’air traverse un rayon reflété quelque part, comme un jet de lumière faisant scintiller au loin ce qu’on pourrait nommer une étoile de jour.
Peut être est-ce un immeuble ou peut être une église, peut être le pare brise d’une automobile.
(Ce doit être un tracteur, c’est au milieu d’un champ !)
Et puis l’étoile meurt, la lueur disparaît.
Mais aussitôt, ailleurs, voilà qu’elle reparaît !
Et toujours elle meurt, toujours elle renaît.

Poèmes aléatoires :

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